Autonomiser la Femme rurale, c’est Développer tout un Monde.
Le 15 Octobre de chaque année, le monde entier célèbre la journée dédiée à la femme rurale. Cette année 2019, le thème choisi est : « Infrastructure durable, accès aux services publics et protection sociale au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et filles rurales » Au Burundi le thème pour 2019 est : « Soutenons l’accès des femmes aux infrastructures durables et aux services de protection sociale Même si cette journée lui a été dédiée, et que des progrès remarquables s’observent en matière d’autonomisation de la femme rurale, si on compare la place de la femme rurale du moment à celle du passé, le chemin à parcourir reste encore long vus les défis auxquels elle fait face. C’est notamment l’ignorance, les coutumes, l’analphabétisme et le non accès aux services financiers qui constituent un blocage pour son développement durable. La journée internationale de la femme rurale, constitue une opportunité pour approfondir le débat sur les questions en rapport avec l’émancipation de la femme et mettre en exergue la place essentielle et l’apport décisif des femmes rurales dans la promotion du développement. Ainsi, autonomiser la femme rurale reste la clé de voûte pour réaliser le développement durable, un objectif primordial qui requiert la mobilisation des énergies et surtout la sensibilisation de la société sur son rôle fondamental dans la société. En effet, dans le contexte actuel de la globalisation économique où la possibilité de monter l’ascenseur social dépend largement des facteurs liés notamment au niveau d’instruction et au prestige social de l’individu au sein de la communauté mesuré à partir de la richesse en sa possession, l’égalité des chances restera un mot vide de sens tant qu’une volonté sincère et des efforts soutenus ne sont pas déployés à suffisance en vue de permettre à la femme rurale de disposer des mêmes chances et moyens que l’homme. Ainsi, le message à véhiculer consisterait donc à dire qu’autonomiser les femmes revêt une importance cruciale pour combattre la précarité, car priver les femmes de leurs droits et de possibilités, c’est priver leurs progénitures d’un avenir meilleur. Revenant sur le thème de cette année, la situation au Burundi montre que les femmes rurales constituent une main d’œuvre agricole forte. Elles produisent, transforment et préparent la plupart des aliments qui sont disponibles, ce qui signifie que la responsabilité en matière de sécurité alimentaire leur incombe principalement. C’est pourquoi le fait de veiller à ce que les femmes burundaises en zones rurales accèdent aux ressources agricoles productives autonomiserait non seulement les femmes, mais contribuerait également à réduire la pauvreté. Ayant compris qu’autonomiser la femme est synonyme de développer tout un monde, la CAPAD donne à la femme la place qu’il lui faut que ce soit dans sa mission, que ce soit dans sa planification et mise en œuvre des activités, comme le témoigne le staff féminin de la CAPAD qui s’est entretenu avec Abel KAGWIRA, Chargé de Communication au sein de cette Confédération. Pour elles, la CAPAD, ayant remarqué que la femme rurale a été privée de l’éducation, a initié un programme d’alphabétisation des adultes pour renforcer les capacités techniques et financières de la femme rurale notamment par la mise en place des outils adaptés pouvant aider les femmes à pouvoir accéder au petits crédits. Néanmoins, selon toujours ces femmes staff de la CAPAD, les femmes rurales ont leur part de contribution pour que cette autonomie soit effective. « Les femmes rurales doivent travailler en coopératives ou en associations ; là elles bénéficient des formations de renforcements de capacités dispensées par les Organisations qui appuient les communautés mais aussi il faut qu’elles soient ouvertes, et prêtes à échanger les idées et les expériences avec les autres », ainsi, elles pourront contribuer à leur autonomisation, à leur développement et au développement du monde entier, soulignent-elles. Rencontrées sur terrain, NIYONIZIGIYE Floride et HABONIMANA Séraphine, respectivement présidente et vice-présidente de la coopérative TERIMBERE de MPANDA soutenue par la CAPAD, affirment que grâce à la CAPAD, les femmes rurales enregistrent aujourd’hui une avancée remarquable en matière d’autonomisation même si des barrières existent encore. « Avant CAPAD, nous étions regroupées dans de petites associations ; aujourd’hui, avec CAPAD nous formons des coopératives et d’importantes formations en rapport avec l’agriculture moderne sans oublier celles sur l’égalité en matière de leadership nous ont été fournies pour nous permettre de se développer, disent-elles. « Imaginez une femme qui parvient à diriger une coopérative composée d’hommes et de femmes ; ce n’était pas possible avant CAPAD, s’exclament ces femmes leaders d’une coopérative où sur 10 membres du comité exécutif,6 sont des femmes, parmi elles la présidente et la vice-présidente sont des femmes ». « Nous remercions beaucoup la CAPAD pour son appui tant moral que matériel ; la CAPAD nous a donné du petit bétail et des engrais chimiques moyennent un peu d’argent, elle nous a trouvé des bienfaiteurs qui nous ont construit des infrastructures utilisées pour nos rencontres mais aussi comme hangar de stockage de nos récoltes » indiquent ces mamans rurales, ajoutant que si leur coopérative est reconnue par la commune, c’est grâce à la CAPAD. Ces deux leaders féminins ne manquent pas de demander à la CAPAD de leur faire plaidoyer auprès des institutions de microfinances pour que ces dernières n’exigent pas un taux élevé d’intérêt sur crédit octroyé à la coopérative et ses membres. Au gouvernement, ces femmes demandent que toutes les coopératives soient considérées au même pied d’égalité quand il s’agit de les appuyer. Elles invitent les autres femmes rurales à se regrouper en associations ou coopératives pour qu’aucune femme ne travaille en solo car, pour elles, faire partie d’une coopérative facilite la levée des obstacles qui freinent la femme rurale dans ses efforts pour le développement. Les femmes rurales doivent être soutenues pour qu’elles aboutissent à leur autonomie car nulle n’ignore leur rôle incontournable dans les économies d’un pays comme le nôtre où la majorité vit de l’agriculture. De plus, les femmes rurales occupent la première place dans l’assurance des fonctions vitales du ménage comme l’éducation des enfants, la prise en charge des malades et des personnes âgées, d’où les reconnaître et les soutenir en tant que telles peuvent constituer un levier de développement extrêmement puissant.
Par Abel KAGWIRA
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